• Berlin berlin, pourquoi berlin ? Combien de fois m'a-t-on posé cette question ? Incalculable.. et qu'ai-je répondu à chaque fois : Warum Berlin ? Einfach so. Déçus les gens. Et bien non, avant d'arriver ici, je n'avais jamais trop entendu parler de Berlin, si ce n'est de son histoire et vu ce que je suivais aux cours d'histoire.. hum.

    Alors maintenant, pourquoi Berlin ? Keine Ahnung. Weil Berlin mir gefällt. Quoique Berlin ne m'a pas toujours plu. Il m'a fallu longtemps pour trouver ma place ici. Et parfois, je me demande si je l'ai vraiment. Difficile de faire sa place dans l'anonymat d'une grande ville.

    Berlin, capitale qui bouge, affublée de son nouveau slogan *arm & sexy* qui résume, certes brièvement, assez bien l'âme de Berlin.

    Aber warum Berlin ? Du kommst doch aus der Schweiz ! Oui madame, monsieur, je viens de la Suisse. Oui j'avais un taff là-bas (ho pas très bien payé, ne vous méprenez pas), j'ai un avenir là-bas. Un avenir doré construit par un père qui se crève à la tâche sans se soucier de savoir si l'avenir qu'il monte à la sueur de son front plaît aux principaux intéressés.

    Also warum denn ? Parce que la Suisse est bien trop petite et ennuyeuse une fois qu'on a goûté à l'agitation de Berlin. Je pourrais aussi dire à l'agitation des grandes villes, mais comme je n'ai jamais habité ailleurs qu'en Suisse ou à Berlin, je ne peux pas le confirmer.

    Cet anonymat qui est justement parfois si dur à accepter permet bien des libertés. Plus besoin de se soucier de ce que l'on fait, l'on dit, l'on ne dit pas, dans quel état on rentre à la maison où on n'y rentre pas. Pas de justification. Je suis moi, tu es les autres. Je vis.

    Un jour on m'a dit : si tu restes un an à Berlin, tu resteras. Si tu pars avant, c'est que la ville t'auras bouffée. Je pense que c'est valable pour toutes les grandes villes. Et bien la première année, je l'ai passée. L'hiver n'était pas bien drôle, mais passée. Me souviens même de la cuite monstrueuse que j'ai prise pour fêter mon année à Berlin. Euphorie puis pleurs de solitude dans un bar, alors que tous mes amis étaient accoudés au bar. Mais ce n'était pas avec eux que j'avais envie de fêter. C'était avec mes vieux potes, ceux que j'ai laissés là-bas en Suisse.

    Deuxième année passée avec satisfaction, sans plus. Troisième année en cours.. et je me sens enfin à Berlin. Je pourrais maintenant le dire : non, je ne partirai pas. Non. Je reste. J'aime Berlin. Et si je devais partir, ce ne serait pas pour la Suisse.

    26 ans, aucune perspective d'avenir. Voilà comment je peux me décrire rapidement et clairement en ce moment. Pas facile de l'écrire comme ça, noir sur blanc. Le dire c'est déjà fait. Mais le lire, c'est comme de me visualiser en train de le dire.

    Et bien vous savez quoi ? ça ne me fait pas peur.

     

     

     

     


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